La fatigue du 7e kilomètre

« Je ne peux pas partir de la Havane, le pire, c’est que je ne sais pas pourquoi. »
Ces mots sont ceux d’un personnage de Leonardo Padura, l’écrivain cubain le plus connu à l’étranger et presque anonyme chez lui. Entre l’obsession du départ et les difficultés de la vie quotidienne, Padura a choisi de rester, malgré la fatigue du 7e kilomètre : le moment où tout devrait aller mieux, mais que les cubains n’arrivent pas à dépasser, ni historiquement, ni quotidiennement.
Dans cette série, les habitants de la Havane semblent accablés par l’attente inhérente à la vie sur l’île, où des gestes quotidiens ailleurs dans le monde sont ici un défi sans cesse renouvelé. Espoir du retour d’un âge d’or révolu, réminiscence d’une utopie aussi délabrée que les demeures historiques de Habana Vieja, espoir et spectre d’un avenir dévastateur.
Au-delà d’une nostalgie curieuse pour le délabrement, cette série propose un voyage dans un ailleurs, réalité intérieure et extérieure, ombre et lumière, où chacun cherche sa place, où l’isolement de l’individu dans la ville fait écho à celui de l’île dans le monde.